- spolier
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• v. 1460; lat. spoliare♦ Didact. Dépouiller (qqn) par violence, par fraude, par abus de pouvoir (en le privant de ce qui lui revenait). Spolier qqn de son héritage. Il a été spolié par son frère.Synonymes :- déposséder- frustrerspolierv. tr. Didac. Déposséder par force ou par fraude.⇒SPOLIER, verbe trans.Dépouiller par force ou par abus de pouvoir.A. — Spolier qqn (de qqc.). Synon. déposséder. Spolier un orphelin de son héritage (GDEL). Les maîtres de l'État étaient les riches. Ils dominaient les comices, recrutaient le Sénat, remplissaient toutes les charges. Ils spoliaient le monde en qualité de consuls et de préteurs (MICHELET, Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 116). Le malheureux acceptera de mourir sur sa terre infertile plutôt que de s'en séparer; lui enlever du charbon, c'est le spolier du produit de cette terre (E. SCHNEIDER, Charbon, 1945, p. 128).♦ Empl. pronom. réciproque. Se dépouiller mutuellement par force ou par fraude. Ils se sont spoliés l'un l'autre (BESCH. 1845-46).— Au fig. Il le spoliait de la seule dignité qu'il possédât, qu'il pût posséder — sa mort (MALRAUX, Cond. hum., 1933, p. 313).B. — Spolier qqc. Synon. soustraire, voler2. Sans respect pour le droit sacré des propriétés, ou pour les trésors publics, chacun s'empresse de spolier le bien de l'État, insouciant des saintes lois de la justice (CHATEAUBR., Essai Révol., t. 1, 1797, p. 138).— ADMIN. Spolier une lettre. Soustraire les valeurs qu'elle contient. Si au cours de leur acheminement les objets recommandés ont subi des détériorations ou s'ils ont été spoliés, l'administration n'est tenue de ces faits à aucune indemnité d'après les dispositions de l'article 4 de la loi du 25 janvier 1873 (PRADELLE, Serv. P.T.T. en Fr., 1903, p. 211).REM. Spolié, -ée, part. passé en empl adj. et subst. a) Adj. Qui est victime d'une spoliation. Et la révolution, ça doit être autre chose que le triomphe d'une classe, fût-elle la plus nombreuse, fût-elle la plus spoliée (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 81). Des héritiers spoliés (ROB. 1985). b) Subst. Victime d'une spoliation. Chanter avec un cœur heureux devant les spoliés et les honnis! (BARRÈS, Colline insp., 1913, p. 197).Prononc. et Orth.:[
], (il) spolie [-li]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1460 abs. (GUILLAUME ALEXIS, Œuvres poét., éd. A. Piaget et E. Picot, t. 1, p. 136); 1534 spolier de (qqc.) (RABELAIS, Gargantua, éd. R. Calder, M. A. Screech, chap. IX, p. 76). Empr. au lat. spoliare « dépouiller, déshabiller » et « déposséder, dévaliser ». Fréq. abs. littér.:28.
spolier [spɔlje] v. tr.ÉTYM. V. 1460; lat. spoliare. → Dépouiller.❖♦ Didact. Dépouiller (qqn) par violence, par fraude ou par abus de pouvoir. || Spolier qqn de son héritage. ⇒ Frustrer. || Se faire spolier. ⇒ Gruger. || Être spolié par qqn.0 Jason était le fils d'un roi d'Iolcos, en Thessalie, qui avait été détrôné par un usurpateur, nommé Pélias. Un oracle annonça que celui-ci serait détrôné à son tour par le fils du roi spolié.Émile Henriot, Mythologie légère, p. 137.——————spolié, ée p. p. adj.♦ || Des héritiers spoliés. — N. || Les spoliés et leur spoliateur.❖DÉR. (Du même rad.) Spoliateur, spoliation.
Encyclopédie Universelle. 2012.